EXPOSITIONS en ligne : Carte blanche à 6 commissaires invités
- Key + Words, Magali Desbazeille et Siegried
Canto - presentat.io-n.net, Grégory Chatonsky - Mouchette - Intima, Igor Stromajer - noweb, Carl Y
- 0100101110101101.org - The Yesmen - TheBot, Amy Alexander (USA) - Cornelia Sollfrank (Allemagne) - Natalie Bookshin
- penetrables.net - Ouroboros’Places, Diana Domingues - The Eighth Day,Eduardo Kac - Desertesejo, Gilbertto Prado - Egoscópio, Giselle Beiguelman - Plural Maps Bien que l'espace esthétique engendre la controverse dans la
mesure où il ne permet pas un consensus, quand nous nous immergeons dans ces
pénétrables sur le Net, nous avons la possibilité de relier ces
environnements numériques avec les espaces temps organiques des expériences
que nous en faisons et le renouvellement du monde de l'art contemporain.
- RT-Mark - Name Diffusion - Adam Project, Timothée Rolin - Geometrical Abstraction, Eric Maillet - Micro événement 13, Tsuneko Taniuchi
Jean-Baptiste Bayle, Anne Laforet, Béatrice Rettig, sur une invitation de
Guillaume Paris
Cette proposition est celle d'un parcours digressif en ligne
- la dynamique du parcours serait une des possibilités de repérage dans
l'environnement mobile du net, à la fois perpétuellement en train de
disparaître et dans un état de constante préfiguration.
Donc un compte rendu de navigation, d'exploration, qui livre
d'un même coup synthétiquement son résultat et sa méthode, ses étapes et la
perspective dans laquelle elle s'élabore, un éclairage momentanné.
- http://web.archive.org/web/*/anonymizer.com - http://www.w3.org/robots.txt - Under
surveillance, MarkWatch - http://directory.google.com/Top/Computers/Internet/Statistics_and_Demographics/
- http://www.lava.net/cgi-bin/traceroute.pl?where=labonneadresse.net
L'expression "net.art" a toujours été ennuyeuse. Mais comme beaucoup de
phénomènes semblables, le mot marche à un certain niveau pour la plupart des
gens, alors ça reste. Pour moi, l'Internet est intéressant non pas parce qu'on
y trouve un potentiel pour l'art, mais parce qu'il s'agit de l'Internet.
Internet comme une forme d'art : encore assez chaotique pour être intéressant
en soi. Cette liste purement subjective, tente de se souvenir de quelques-uns
des phénomènes propres à Internet qui arrivent encore à m'inspirer.
- URouLette
- Napster
- Spacewar !
- http://www.turux.org/
- The 5K.org
http://www.key-words.info/
Pour le sérieux,
l'intelligence, la qualité du développement, l'esprit critique
http://presentat.io-n.net/
Pour la qualité générale de son travail, la diversité des approches,
l'endurance, l'esprit d'équipe, la curiosité et l'orgueil
http://www.mouchette.org/
Pour l'humour, la
clandestinité, la radicalité
http://www.intima.org/
Pour l'impertinence et le design
http://www.noweb.org/
Pour
l'esprit d'expérimentation, la dynamique de collaboration en réseau, la
production musicale sur le web
http://www.0100101110101101.org/
http://www.theyesmen.org/
http://thebot.plagiarist.org/
http://www.obn.org/femext/
http://www.metapet.net/
http://www.penetrables.net/
Hélio Oiticica (1937- 1980)
a commencé à créer des Penetráveis (Pénétrables) en 1960. Il s'agissait
d'œuvres que l'on pouvait pénétrer, avec lesquelles on pouvait être en
contact. Chacun de ces Pénétrables est une expérience sensorielle avec
des chemins non prévisibles, qui reformule la notion d'environnement et les
propositions comportementales dans l'art. Les œuvres sélectionnées dans
penetrables.net portent sur les mêmes concepts, mais chacune, d'une
manière différente, est un environnement virtuel interactif en ligne,
permettant au visiteur de s'y plonger, d'y pénéter.
http://www.artecno.ucs.br/ouroboros/places
Ouroboros’Place, 2002, de Diana Domingues et du Groupe Artecno,
étend les stratégies de mobilité entre le corps et l'environnement immersif du
Village, l'environnement distant du Serpentarium et la
perception de vie artificielle du Terrarium dans un contact qui est
médiatisé par la robotique et la téléprésence. Elle développe des métaphores
similaires pour la vie et l'art, que cette œuvre place dans une relation
dynamique avec l'idée de se mouvoir, établissant des échanges avec l'inconnu,
et nous mettant dans de nouvelles relations avec l'environnement.
http://www.ekac.org/8thday.html
The Eighth Day,
2000–2001, d'Eduardo Kac est une œuvre à propos de la nature des codes, de la
synthèse génétique et, en puissance, un 8ème jour imaginaire de la
création, engendré par des expériences partagées en écologie transgénique et
biotélématique. Ainsi, elle promeut un renouveau du lien organique entre
l'esthétique et le politique, les reconfigurant comme un monde commun ; un
monde dans lequel nous n'avons pas seulement le pouvoir de créer, mais aussi
de redéfinir le point de vue de la création et de le modifier dans les faits.
http://www.itaucultural.org.br/desertesejo
Desertesejo, 2000, de Gilbertto Prado transforme l'espace public
d'Internet en un espace de poiesis, dans une quête dialectique et
onirique de l'Autre. Cette œuvre s'approche essentiellement par la
sensorialité. Nous y trouvons la présence fascinante à la fois du désert et du
désir (d'où son titre qui en portugais est une combinaison des deux mots)
ainsi que la dynamique d'une vie dans des espaces doux que l'on expérimente
par l'intermédiaire de différentes vues d'un même monde partagé en temps réel.
http://www.desvirtual.com/egoscopio
Egoscópio,
2002, de Giselle Beiguelman est une plongée dans les médias et la construction
d'un être qui n'est perçu que par le biais de l'information, située à la
frontière entre l'art, la publicité et les télécommunications. Elle met en
œuvre des paramètres d'hybridation qui brouillent les lignes de partage entre
les interfaces et les messages, dans un processus de liaisons et de
déconnexions entre des fragments dispersés dans d'innombrables sites. D'un
côté, cela produit une accélération dans la lecture imprévisible des urls,
d'un autre, une décélération dans la compréhension des aspects du monde
codifié et des nouveaux états de la subjectivité, l'œuvre reposant sur la
disposition mentale dans des univers temporels parallèles au sein du Web.
http://www.lucialeao.pro.br/pluralmaps,
Plural
Maps 2002, de Lucia Leão, est une intervention esthétique sur l'idée de la
ville, une ville dans laquelle le visiteur pénétre et interagit dans l'action
par l'intermédiaire de labyrinthes dans le cyberespace, de webcams fournit par
les participants eux-mêmes et de réalité virtuelle. Cela crée une
désorientation et oblige l'utilisateur à prendre conscience du besoin de
cartes qui subvertissent les notions traditionnelles de cartographie en
mettant en lumière une nouvelle sorte de configuration pour un tissu public
imaginaire.
http://www.rtmark.com/
http://www.namediffusion.net/
http://www.adamproject.net/
http://www.synesthesie.com/cav/geomab/
http://www.synesthesie.com/cav/micro_evenement_13/micro_13.html
Toutes les
versions du site Anonymizer.com, un service en ligne pour surfer en rendant
invisible le numéro d'IP de l'ordinateur depuis lequel on surfe, archivées par
Archive.org, une archive systématique du net à partir de 1996 consultable via
le moteur de recherche TheWayBackMachine.
Le "robots.txt" du World
Wide Web Consortium. Un "robots.txt" est un fichier qui permet d'empêcher
l'accès des répertoires qui y sont listés aux "araignées", les logiciels de
référencement et d'archivage du web.
http://www.key-words.info/
http://www.plagiarist.org/watch/watched.pl
Un listing
des passages sur ses pages publié par Plagiarist.org du "Breather" et
"Snorkel" ou logiciels de détection automatique de MarkWatch, une société de
services qui propose aux entreprises de surveiller et d'inventorier toutes les
utilisations de leurs noms, marques, etc, sur internet et usenet.
Le résultat d'une recherche systématique par mots clefs - stats +
google.com - dans Google : un listing hétéroclyte de sites d'études de
fréquentation du web et de marketing en ligne - (les sites référencés par
Google sont classés par ordre décroissant de fréquentation lors d'une
recherche courante, ou de façon sélective comme ici dans son annuaire).
Traceroute - la liste des noeuds ou ordinateurs de routage sur le réseau
par lesquels transitent les données pour aller d'une adresse à une autre en
temps réel - ici, depuis un prestataire du service de traceroute jusqu'à la
bonne adresse.
http://www.uroulette.com/
L'ultime anti-Vivendi,
anti-AOL, anti-MSN. Ces "portails" de www.megamediamonstre.com qui nous
tombent sans cesse dessus remplacent petit à petit nos infrastructures
publiques, et ne sont rien d'autre que la démonstration que la liberté
d'expression a un prix : il faut payer pour l'avoir. URouLette a été conçu
pratiquement en même temps que le World Wide Web et nous rappelle que
l'Internet a sa propre logique, sa propre technologie qui est son idéologie
(link!). Il ignore ces portails comme s'ils n'ont jamais existé.
http://www.napster.com/
Pouvoir au peuple. Oui, oui, je
le sais, Napster n'existe plus. Mais le mythe reste encore. Comme Charles
Fourier, Napster disait quelque chose à la fois impossible mais concevable, et
ramenait le réseau à l'essentiel : tout est une histoire de transfert de
fichiers, n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, on peut toujours acheter des
t-shirts sur leur site.
http://www.zorg.org/spacewar
Je suis éternellement
fasciné par le phénomène de l'émulation, sa culture, sa logique, et finalement
cette capacité qu'a l'Internet de restorer - sans conservateur - sa propre
histoire. Le plus important des émulateurs de jeux, Spacewar! en-ligne
recompile ligne par ligne ce qui est considéré comme le premier véritable jeu
informatique. Alors qu'historiquement ce titre devrait probablement aller à
Higinbotham pour son pre-Pong Tennis, Spacewar! néanmoins est la fondation
possible pour une culture "cyberespace", et la preuve (s'il nous fallait
encore la preuve) que les ordinateurs - et ceux qui l'utilisent - ne veulent
pas passer leurs jours à interagir avec eux-mêmes.
Un nouvel art pour le medium. On
trouve en ligne tellement d'exemples importants et sophistiqués de ce qui peut
être appelé du "CODE|ART". Il est difficile de choisir un seul. On pourrait
même argumenter que nous nous se trouvons dans un dilemme post-Maeda,
tellement ces communications puissantes et convaincantes ont réussi à définir
ce champ de création. Mais le travail de Lia sur turux.org et re-move.org
reste pour moi parmis les plus simples et plus belles de ces constructions. La
programmation est autant une question de programmation de la machine, qu'une
question de sa dé-programmation : ici l'artiste-programmeur permet au code de
se dérouler comme un fil sans attache. Sur Internet, cette forme trouve sa
distribution naturelle : et si mon Pentium133 ne tourne pas assez vite, ce
n'est pas grave, même cela risque d'être encore plus beau.
http://www.the5k.org/
Comme toute communauté, à un
moment donné on trouve la nécessité de proposer une déclaration de principes.
Plusieurs tentatives sur plusieurs fronts sont déjà en cours, d'une largeur
d'esprit myope (les efforts actuels de Tim Berners-Lee), au pragmatisme
idéaliste (Free Software Foundation), jusqu'au profondément politique
(Electronic Frontier Foundation). Mais je préfère toujours the5k.org, car
comme beaucoup de manifeste de graphistes, plus simple est le message, plus
révolutionnaire il sera. Deux infographistes ont eu une idée - construire un
site web en dessous de cinq kiloctets - l'ont proposé sur le web, et l'idée a
tenu. L'argument ? On en a marre du "bloatware" long à charger, faisons des
sites utilisables, c'est notre nouvel espace urbain alors KISS (Keep It Simple
Stupid). La plupart du temps les propositions sont vraiment de la daube, ce
qui rend les gagnants (et les perdants) d'autant plus
précieux.