Nous vous proposons dans cette rubrique des nouvelles du web gai
et lesbien, un « paysage » en perpétuelle mutation. Si
vous avez des informations succeptibles de s'insérer dans ces pages
ou si vous voulez nous faire partager vos réactions, n'hésitez à
nous écrire à : observatoire@netgai.com.
12/2002. Tetu.com et Citégay.fr piégés par un faux communiqué de
presse
Tetu.com
(tetu.com) a diffusé
dans sa lettre d'information quotidienne un faux communiqué de
presse de Christian Jacob, ministre délégué à la Famille en
France. Dans la foulée, le portail Citégay a repris la même
information, sans citer ses sources. Gayvox a aussi repris
l'info dans sa revue de presse en la créditant Citégay et sans y
apporter de commentaire. Seul le portail Gay.com (fr.gay.com), sans doute
intrigué par la teneur du communiqué publié par Têtu, a vérifié
l'information en téléphonant au ministère. Contactée par nos
soins, Judith Silberfeld, rédactrice en chef adjointe de Têtu,
confirme que c'était bien un canular : c'était "un email envoyé
apparemment par le chargé de communication de Jacob (son vrai nom,
numéro de téléphone du ministère, adresse email crédible). Je l'ai
eu depuis au téléphone et c'est faux." Les termes outranciers
du communiqué et leur accumulation (c'est un festival de
déclarations homophobes), auraient dû toutefois alerter la vigilance
de la rédaction de Têtu. Mais il est vrai que dans un contexte
idéologique (les "nouveaux réactionnaires") particulier et dans un
moment d'inquiétude au sein des communautés GLBT en France, entendre
"tout haut" ce que l'on imagine penser certains tout bas, peut
prêter à confusion, voir à aveuglement de l'esprit critique. Têtu
concluait son billet d'hier par la phrase : "tant d'homophobie
inconsciente, c'est presque trop beau pour être vrai", n'osant
pas trop y croire tellement c'était invraisemblable, mais relayant
quand même le communiqué. Qu'un ministre puisse déclarer
benoîtement dans un communiqué, communiqué relu, ré-écrit à la
troisième personne et expédié par un chargé de communication, que
son émission préféréé est "C'est mon choix" (une indignité de la
télévision publique française) ou puisse parler de "l'alliance
socialo-communiste qui a dévasté le pays", ou encore que "son passé
d'agriculteur lui a démontré que dans la nature chaque créature
créée par Dieu a vocation à s'accoupler", cela fait quand même
beaucoup à la fois. Mais ne jetons pas trop rapidement la pierre
à Têtu qui par son bulletin quotidien est une précieuse source
d'informations originales et qui se livre à un travail professionnel
de journaliste. Nul n'est à l'abri d'une erreur de jugement, surtout
lorsque l'on travaille sous pression. Reste à savoir qui est à
l'origine de canular et à qui profite le crime.
Le communiqué de presse publié par Têtu. 19/12/2002.
France Christian Jacob "n'a rien contre les homosexuels"
(Politique) par Judith Silberfeld Dans la famille "Je
ne suis pas homophobe, j'ai des amis homosexuels", le
ministère de la Famille, à la suite d'un portrait de Christian
Jacob publié en dernière page du quotidien Libération du 12
décembre, a envoyé un communiqué qui exprime très clairement
ce que pense M. Jacob des homosexuels. Pour ne pas risquer de
déformer les propos du ministre délégué à la Famille (ce
serait dommage), le Quotidien de Tetu.com a décidé de publier
le communiqué dans son intégralité: "Paris le 19
décembre 2002 Communiqué de presse Objet : précisions
suite Article Libération Monsieur Christian Jacob, ministre
délégué à la Famille, tient à réagir aux propos publiés par
Libération dans un récent portrait qu'il lui a été consacré.
Le ministre précise qu'il n'a rien contre les homosexuels,
qu'il en fréquente beaucoup à Provins ville dont il a été
maire. Christian Jacob se sent "proche de cette population
bigarrée". Plusieurs membres de son cabinet ou adjoints
sont homosexuels. Sa déclaration contre l'adoption par les
homosexuels est d'ordre privé et non politique. Contrairement
aux écrits du quotidien Libération, monsieur Christian Jacob
n'est pas proche spécialement de madame Christine Boutin mais
plutôt pour "un rassemblement de toutes les droites contre
l'alliance socialo-communiste qui a dévasté le pays".
Quant aux propos très vulgaires "la nouvelle famille c'est pas
d'être né d'une partouze" attribués au ministre, monsieur
Christian Jacob rappelle que cette phrase n'est pas de lui et
a été sortie de son contexte. Le ministre consacre beaucoup
de temps à l'étude des médias et de la télévision dont il
connaît peu les rouages et a noté cette phrase au cours d'une
réunion d'étude sur l'émission "C'est mon choix", programme
parmi les favoris du ministre. De plus, la position du
ministre sur le Pacs est plus complexe que le laisse
sous-entendre l'article du quotidien Libération. Son passé
d'agriculteur lui a démontré que "dans la nature chaque
créature créée par Dieu a vocation à s'accoupler". Le ministre
n'a rien contre le Pacs en tant qu'objet moral, pense que
"cela peut aider les homosexuels et les marginaux" même si
le texte adopté en tant que tel demeure une erreur
politique." |
12/2002. Fr.gay.com, nouvelle version pour les fêtes
Le
portail Gay.com (fr.gay.com) adopte une nouvelle mise en page,
claire et plus aérée. Comme lors du précédent changement de
maquette (octobre
2001), seul le site britannique (uk.gay.com) a également adopté cette charte
graphique, les autres déclinaisons du portail n'étant pas
concernées, y compris le site la maison mère américaine. Fr.gay.com
remédie aux deux principaux problèmes de sa précédente version, à
savoir un espace dévolu au rédactionnel trop réduit et une mauvaise
intégration des nombreux espaces publicitaires et promotionnels. Un
revirement rédactionnel est également à l'ordre du jour avec une
plus grande place faite à l'actualité (rebaptisée société) en
première page. Le "canal sexe" est toujours là mais se fait plus
discret.
La
promotion du service d'annonces et de rencontres "Personals" est
omniprésente et se fait via l'indication du nombre de connectés et
de profils (au niveau monde) et via la présentation du "Membre du
jour" (différent à chaque affichage) sur la page d'accueil (cf.
illustration). Sur les 14843 membres en ligne lors de notre visite,
30 étaient en France, 29 en Belgique, 4 en Suisse, et pour le
Québec, c'était 59 membres, soit 12 à Montréal et 47 à Hull-Gatineau
(!). Les francophones semblent un peu noyés dans la masse.
Globalement, la nouvelle maquette est assez réussie et le public
du portail ne s'y trompe pas, car au sondage du site "toi aussi
donne ton avis", il a répondu avec une écrasante majorité
"c'est mieux qu'avant". Seuls 3 % de réfractaires jugent que
c'est plutôt moins bien.
12/2002. Gayvox s'essaye au payant
Depuis
plusieurs mois, la préoccupation majeure de nombreux sites consiste
à transformer leurs visiteurs en acheteurs de contenus, de services
et de produits. Le « tout gratuit » financé par la publicité n'a pas
prouvé sa viabilité économique et ces sites doivent trouver
impérativement de l'argent pour survivre. Dans un courrier
adressé le 11 décembre dernier aux 44 000 inscrits à sa liste de
diffusion, Gayvox (gayvox.com) explique les modalités de son futur
passage aux services payants. Ainsi, dès janvier 2003, les «
services de communication interne au site » (comprendre annonces,
chat, forum) nécessiteront un abonnement. Un système de compte
de points (sorte de monnaie virtuelle) va être mis en place et
l'utilisation de chaque service entraînera un débit de ce compte. Le
compte de points est ré-aprovisionable par carte bancaire, chèque et
appel téléphonique surtaxé. Un usage normal de ces services
devrait revenir à environ 5 euros par mois. Gayvox fait
également état dans son édito du 11 décembre des raisons qui
poussent l'Internet à devenir payant. Éditorial un peu caricatural
et simpliste où l'on peut lire « au début l'Internet était
gratuit... Enfin, gratuit, on se comprend : une fois payé un PC un
modem 28 K, l'abonnement à un fournisseur d'accès et, last but not
least, une facture de téléphone parfaitement incontrôlable,
l'internaute accédait laborieusement à des sites gratuits donc, et
pouvait s'émerveiller de ce contenu tout neuf venu de nulle part.
Les sites étaient lents et mal fichus, le design sommaire et les
pages faisaient 10 scrolls... On n'allait pas payer pour ça quand
même. C'était l'Internet associatif, l'Internet citoyen, celui que
des courageux fêtent encore chaque année du coté de Autrans... »
Ce qui n'est pas vraiment exact : le Web a été, et est encore,
un vivier de sites bénévoles, citoyens, universitaires ou
associatifs de grande qualité, et l'Internet est également le
vecteur de projets communautaires gratuits tels que les logiciels en
Open Source et bien d'autres. Et heureusement aussi, il y a
encore des courageux sur le web... Gayvox joue aujourd'hui la
carte difficile du passage au payant et les prochains mois seront
décisifs pour son avenir. Le portail va avoir là l'occasion de
tester la fidélité et l'engagement de ses usagers. Affaire à
suivre... Par ailleurs, Gayvox revendique 165 000 visiteurs
uniques par mois. Nouvelles précédentes sur le même sujet
: 04/2002.
Gayvox s'interroge sur son financement. 03/2002
- Gayvox croule sous la vague GayDate.
12/2002. Media-G enfin de retour
C'est avec
soulagement que nous apprenons le retour de Media-G (http://www.media-g.net/), complet et pleinement
fonctionnel. Il aura fallu finalement attendre quelques mois de
plus que prévu mais maintenant tout est rentré dans l'ordre. Media-G
a migré vers un nouvel hébergeur plus performant (Cable &
Wireless), revu sa programmation interne et s'apprête à développer
de nouveaux services pour 2003. Créé en 1997 par Jean-Philippe
Olszowy, Media-G se veut l'observatoire du traitement de
l'homosexualité dans tous les médias (télévision, presse écrite,
radio, cinéma, livres, musique, spectacles). Il est animé par une
équipe de bénévoles de l'Europe francophone qui veulent attirer
l'attention sur les représentations, autant positives que négatives,
des gays et des lesbiennes dans les médias grand public,
représentations qui sont un indicateur de l'état de l'homophobie
dans la société. Media-G est un outil de référence gratuit et
indépendant. Sommaire
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