Question sur les protestataires anti-OMC
Il y a une chose que je trouve très dérangeante en tant que personne impliquée quotidiennement dans le commerce international et la diminution des restrictions, est le fait que je ne crois pas que les protestataires (contre l’OMC, NDLR) comprennent pourquoi ils protestent. Pourtant, je ne vois pas de dialogue venant de la part de l’OMC, de son secrétariat ou des Etats membres pour essayer d’aborder ces gens et de leur expliquer pourquoi le commerce international et la diminution des barrières sont des choses géniales pour les pays en voie de développement et leur population. On ne voit aucune personne des provinces du Nord du Mexique se joindre aux protestataires car ce sont eux qui obtiennent ces super boulots grâce à la diminution des barrières. Que faites vous à l’OMC pour vous adresser à ces gens afin que s’instaure un minimum de dialogue et de compréhension. Je trouve cela très dérangeant à titre personnel car quand j’étais à l’université, j’aurais pu rejoindre ces gens pour protester ou demander des sanctions contre l’Afrique du Sud parce que ce sont des gens pleins d’énergie qui veulent protester contre quelque chose ou, tout du moins, c’est comme cela que je vois la plupart d’entre eux.
Réponse de A.Bichlbauer (extrait)
L’OMC est tellement chargée de haine ou, à l’inverse, le nom de l’OMC est tellement chargé que vous en pouvez pas vraiment projeter une image sympathique à tous les secteurs de la population. C’est le même problème que rencontrent Chevron et d’autres grands groupes : ils ont une image négative. Chiquita, Dole… Chiquita a changé de nom mais n’a pas totalement pu se débarrasser de cet héritage aux yeux de beaucoup. Nous faisons la même chose que ces entreprises. Nous voulons nous inspirer de l’exemple des entreprises, comme d’habitude, pour mener des actions de terrain, disséminer de l’information au niveau des militants sans révéler notre identité pour diffuser une image plus objective de nos activités sans souffrir des préjugés initiaux.
Question sur le fromage français :
Que se passerait-il si l’OMC était confrontée, comme l’Union européenne il y a quelques années, à un problème concernant la pasteurisation du lait et du fromage, qui a causé tant de troubles en France. Là, vous essayez de réduire les différences culturelles mais les frictions sont très fortes. Comment l’OMC, avec ses vues, traiterait-elle un tel problème ?
Réponse d’A. Bichlbauer :
L’économie n’est pas toujours une question de justice, en règle générale et la justice a besoin d’être redéfinie. Comme le montrent tous les exemples précédents, nous parlons ici d’un système efficace, qui fonctionne. Ce n’est qu’un calcul de pondération, de pouvoir, un équilibre des pouvoirs dans lequel chaque pays a un certain poids qui doit être calculé dans l’équation globale. Dans le cas du fromage français, nous avons une toute petite portion d’une population relativement faible, sans vouloir offenser la France, qui s’oppose à quelque chose qui va très clairement générer des bénéfices pour tout le monde. Et cela peut paraître dur, mais c’est comme ça que ça marche, comme ça que nous semblons améliorer le monde, en théorie, peut-être en réalité, certainement dans la réalité dans le futur.