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ENGLISH :
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LA LANGUE SE CHARGE
http://incident.net/works/lalanguesecharge/
What is a script, who made it and how is it read ? This project is about the language
of the computer, the code that uses computer to decode information. Untying the
language, refusing the punctuation, proposing the explosion, the dissemination
of the text and exploring the possibilities of accumulation and ambulation, the
clashes, the ruptures, the gropings and the incidents, there is also a significant
interest for the question of the telephone, of the communication via the electronics,
the remote voice, of the word also, Internet is a medium rather close to the telephone,
it is an amplification of the remote communication. Language throw technology
is made of text and numbers.The method which passes from the mail, the letter,
to the chat and the videoconference, is always that of research, of the search,
with the continuation of wasted time. "the tongue is loaded" thus proposes
an experiment of loss of time, of influence of time. This is an audio-haptic experiment
about the relationships between text, space, time, sound and music inspired by
Samuel Beckett's "L'image" and many others influences in different fields.
An interactive audio real time network experience. "How to touch a word?
And to let itself touch by a word? A visible, audible, readable word? For a long
time we struggle between tact and vision, the eye which does not touch and the
eye which touches, such a finger or lips. It would be time to speak about the
voice which touches - always remotely, like the eye - and of the telephone caress,
if not about the telephone call."
Jacques Derrida. Le toucher, Jean-Luc Nancy.
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FRANCAIS :
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LA LANGUE SE CHARGE
http://incident.net/works/lalanguesecharge/
Quest-ce quun script, qui la produit et qui le lit ? Ce projet questionne
le language informatique, la codification utilisée par lordinateur
pour coder et décoder des informations. Il s'agit de délier la langue,
de refuser la réticence de la ponctuation, de proposer un explosion, une
dissémination du texte et d'explorer les possibilités d'accumulation
et de déambulation, les heurts, les ruptures, les tatonnements et les hésitations
programmables, il y a aussi un intérêt important pour la question
du téléphone, de la communication via l'éléctronique,
de la voix à distance, de la parole aussi, internet est un médium
assez proche du téléphone, c'est une amplification de la communication
à distance. Le chemin qui passe du courrier, de la lettre, au chat et à
la visioconférence, est toujours celui de la recherche, de la quête,
à la poursuite du temps perdu. "La langue se charge" propose
ainsi une expérience de perte du temps, d'emprise de temps. Cest
une expérience haptique sur les rapports entre texte, espace, temps, son
et musique inspirée par "L'image" de Samuel Beckett et de nombreuses
influences dans différents champs. Cest une expérience interactive
et sonore sur le réseau et le temps réel. "Comment toucher
un mot ? Et se laisser toucher par un mot ? Un mot visible, audible, lisible ?
Depuis longtemps nous nous débattons entre le tact et la vision, l'oeil
qui ne touche pas et l'oeil qui touche, tel un doigt ou des lèvres. Il
serait temps de parler de la voix qui touche - toujours à distance, comme
l'oeil - et de la caresse téléphonique, sinon du coup de téléphone."
Jacques Derrida. Le toucher, Jean-Luc Nancy.
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CITATIONS (French only) :
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"Elles sont des montages de temporalités différentes, des symptômes
déchirant le cours normal des choses. Quand l'image survient, l'histoire
se "démonte", dans tous les sens du mot. Mais, alors, le temps
se montre, il s'ouvre dans toute sa complexité, dans son montage de rythmes
hétérogènes formant anachronismes."
Georges Didi-Huberman. Devant le temps.
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"Contracter l'image, au lieu de la dilater. Chercher le plus petit circuit
qui fonctionne comme limite intérieure de tous les autres, et qui accole
l'image actuelle à une sorte de double immédiat, symétrique,
consécutif ou même simultané."
Gilles Deleuze. Cinéma 2, L'image-Temps.
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"Alors, ce qui peut se passer, c'est ceci : en des points quelconques du
plan apparaît un intervalle, un écart entre l'action et la réaction.
... Il est évident que ce phénomène d'intervalle n'est possible
que dans la mesure où le plan de la matière comporte du temps."
Gilles Deleuze. Cinéma 1, L'image-Mouvement.
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"Comment toucher un mot ? Et se laisser toucher par un mot ? Un mot visible,
audible, lisible ? Depuis longtemps nous nous débattons entre le tact et
la vision, l'oeil qui ne touche pas et l'oeil qui touche, tel un doigt ou des
lèvres. Il serait temps de parler de la voix qui touche - toujours à
distance, comme l'oeil - et de la caresse téléphonique, sinon du
coup de téléphone."
Jacques Derrida. Le toucher, Jean-Luc Nancy.
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"Le pouvoir des mots est tel que chacun d'entre eux peut provoquer toute
une chaîne d'autres mots à mon insu. Toute une armée de mots
peut se dresser contre moi et presser contre les touches de la machine. Une telle
écriture automatique, un tel "flux de la conscience", est à
la fois une séduction et un danger si on y résiste. Il est beau
de plonger dans la rivière des mots, de la laisser fuir de dedans par les
doigts, par les touches de la machine et contre la feuille, pour révéler
toute leur beauté musicale, richesse des connotations et sagessse des générations
qui les ont forgées."
Vilém Flusser. Les gestes.
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"L'homme est condamné à ne pas pouvoir dire le monde et à
rester seul, malgré son effort pour parler. La parole est la demeure de
l'être, mais l'homme ne la possède jamais et quand il est possédé
par elle, il ne la domine pas."
Vilém Flusser. Les gestes.
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"Tout a un sens, même le non-sens (qui a au moins le sens second d'être
un non-sens). Le sens est une telle fatalité pour l'homme qu'en tant que
liberté, l'art semble s'employer, surtout aujourd'hui, non à faire
du sens, mais au contraire à le suspendre ; à construire des sens,
mais à ne pas les remplir exactement."
Roland Barthes. Le grain de la voix.
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"Comprendre un récit, ce n'est pas seulement suivre le dévidement
de l'histoire, c'est aussi reconnaître des "étages", projeter
les enchaînements horizontaux du "fil" narratif sur un axe implicitement
vertical ; lire (écouter) un récit, ce n'est pas seulement passer
d'un mot à l'autre, c'est aussi passer d'un niveau à l'autre."
Roland Barthes. Poétique du récit.
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"Interpréter un texte, ce n'est pas lui donner du sens, (plus ou moins
fondé, plus ou moins libre), c'est au contraire apprécier de quel
pluriel il est fait."
Roland Barthes. S/Z.
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"... ce texte est une galaxie de signifiants, non une structure de signifiés
; il n'a pas de commencement ; il est réversible ; on y accède par
plusieurs entrées dont aucune ne peut être à coup sûr
déclarée principale ; les codes qu'il mobilise se profilent à
perte de vue, ils sont indécidables ..."
Roland Barthes. S/Z.
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"Ouvrir le texte, poser le système de sa lecture, n'est donc pas seulement
demander et montrer qu'on peut l'interpréter librement ; c'est surtout,
et bien plus radicalement, amener à reconnaitre qu'il n'y a pas de vérité
objective ou subjective de la lecture, mais seulement une vérité
ludique ; encore le jeu ne doit il pas être compris ici comme une distraction,
mais comme un travail - d'où cependant toute peine sera évaporée
: lire, c'est faire travaillernotre corps (on sait depuis la psychanalyse que
ce corps excède de beaucoup notre mémoire et notre conscience) à
l'appel des signes du texte, de tous les langages qui le traversent et qui forment
le profondeur moirée des phrases."
Roland Barthes. Le bruissement de la langue.
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"... une lecture "vraie", une lecture qui assumerait son affirmation,
serait une lecture folle, non en ce qu'elle inventerait des sens improbables (des
"contresens"), non en ce qu'elle "délirerait", mais
en ce qu'elle percevrait de la multiplicité simultanée des sens,
des points de vues, des structures ..."
Roland Barthes. Le bruissement de la langue.
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"Le Texte est pluriel. Cela ne veut pas dire seulement qu'il a plusieurs
sens, mais qu'il accomplit le pluriel même du sens : un pluriel irréductible
(et non pas seulement acceptable). Le Texte n'est pas coexistence de sens, mais
passage, traversée ; il ne peut donc relever d'une interprétation,
même libérale, mais d'une explosion, d'une dissémination."
Roland Barthes. Le bruissement de la langue.
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"Pour Eisenstein, le montage est un phénomène omniprésent
(dans la poésie comme dans le film ou les arts plastiques), reposant en
dernière instance sur un décalque formel du fonctionnement de l'esprit
humain, par analyse et synthèse (Eisenstein est un des grands tenants de
la thèse selon laquelle l'image est compréhensible parce qu'elle
"ressemble", dans son organisation, au psychisme du spectateur."
Jacques Aumont. L'image.
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"J'existe plus en tant qu'images qu'en tant qu'être réel puisque
ma vie c'est d'en faire. Et quand je dis que le cinéma est plus important
que la vie, c'est d'une certaine manière ce que les proches m'ont reprochés
: tu t'intéresses pas à la bouffe, au sport... Et moi je dis, ça
m'intéresse de filmer la bouffe et c'est important pour moi. Et comme il
y a quelque dans la vie qui passe par là, donc je suis un autre représentant
de la vie. C'est une vie qui n'existe pas. Quand Rimbaud dis : "la vraie
vie est ailleurs" ce n'est pas seulement un mot, ce "ailleurs"
est aussi la belle vie. Le cinéma, il est dans les moyens de communication,
il est dans ce "aussi."
Jean-Luc Godard.
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"Car l'image trop fixe, la suspension du temps par trop visible, porte irrémédiablement
du côté de la perte et de la mort. C'est la leçon de La jetée.
S'il y a tant d'images arrêtées (tout un film, même court),
c'est aussi qu'elles se rassemblent autour d'une image unique, celle de la mort
du héros."
Raymond Bellour. L'Entre-Images.
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